Son nom est synonyme de ce qu’on appelle communément de la darksynth, soit une electro brutale qui mêle des ambiances sombres, des synthés et des sonorités venues du métal et des films d’horreur.
Et pourtant, Carpenter Brut, à l’affiche de l’édition 2018 de Rock en Seine, c’est bien plus que cela. Vous avez sans doute fait sa connaissance, tout du moins sur disque, avec ses premiers EP, réunis en 2015 dans la compilation Trilogy. Sur console, sans doute avez vous entendu sa musique en tentant tant bien que mal de survivre dans Hotline Miami 2, The Crew, ou encore Furi.
Carpenter Brut est français, et il vient de sortir, fin février, Leather Teeth, son premier véritable album studio. Une bande originale. Celle d’un film imaginaire à l’affiche en 1987, d’une cheerleader (le morceau “Cheerleader Effect”), d’un regard échangé au détour d’un “Sunday Lunch” qui se transforme en “Monday Hunt”. Un coming of age ultra dark, un film d’horreur entre Street Trash, Brain Dead, The Thing, et House, qui serait le début d’une trilogie à la fois colorée (le rose fait d’ailleurs, sur la pochette, son apparition dans l’univers Carpenter Brut) et profondément malsaine.
Mais c’est réellement sur scène que sa musique devient spectacle. Un show électrique et électrisant. Démoniaque, forcément. Intense, évidemment. Mais aussi… Disco. Oui, vous avez bien lu. « She’s a maniac, maniac on the floor. And she’s dancing like she’s never danced before ». Ainsi se terminent les concerts de Carpenter Brut. Par une reprise du tube de Flashdance, interprété par Michael Sembello et sortie en 1983. Surprenant ? Oui, mais en fait, pas temps que ça.
Carpenter Brut : « Je ne me souviens pas d’avoir vu le film avec mes parents, donc je pense que j’ai du découvrir cette chanson à la radio. Ou alors parce que mes parents avaient le disque à la maison. Je cherchais à faire une reprise pour le concert à la Cigale en 2016. Histoire de faire un petit quelque chose en plus pour une date qui etait importante. A Paris qui plus est. J’adore le mot « Maniac » et j’adore ce morceau ». Ainsi est tout simplement l’idée d’une reprise à part. Et d’un moment fort dans l’histoire de Carpenter Brut : « En choisissant ce morceau j’étais sûr que ça ferait marrer les gens. Je pensais pas que ça les rendrait aussi fou par contre, haha. En tout cas, je pense que ça fait plaisir à tout le monde, à moi comme au public ». Il faut en effet voir le public devenir hystérique, devenir autre, pour comprendre.
Carpenter Brut, c’est l’histoire d’une époque fantasmée. Celle des permanentes, des bracelets cloutés, de la décadence la plus totale. Celle de Quiet Riot, de Mötley Crüe, de Van Halen aussi. Mais aussi, étrangement, l’histoire d’un titre un peu ringard, un peu meséstimé, remi au goût du jour par un artisan punk. Carpenter Brut, plus disco qu’il n’y paraît ? En tout cas, « j’aime l’originale et je pense que ma reprise est la meilleure chanson du set ».
Vrai.
Nico Prat
Carpenter Brut, et bien d’autres, seront présents à Rock en Seine, les 24, 25 et 26 août aux portes de Paris !