Comme beaucoup d’autres groupes, les trois membres de Fuzzy Vox ont grandi en écoutant les Rolling Stones, Dr Feelgood et les Hives – et ça s’entend. En revanche, comme peu d’autres groupes, ils viennent de Joinville-le-Pont, dans le Val-de-Marne.
Après l’album On Heat, enregistré sous la houlette du Suédois Pelle Gunnerfeldt (producteur des Hives, de Refused…), Grégoire, Hugo et Jérémy ont sorti l’an dernier No Landing Plan, recueil de mélodies effervescentes et de rythmes qui démangent les jambes jusqu’au sautillement incontrôlable.
Pour l’occasion, ils ont enregistré à Los Angeles en compagnie de Ryan Castle et Andy Brohard (Oasis, Jet, Wolfmother…). Ces temps-ci, ils alternent entre studio et concerts, où ils testent leurs nouvelles chansons : on accepte volontiers d’être les cobayes de ce power trio rayonnant.
Debout, bieres a la main, le trio explique sa musique est bien plus qu’un travail, c’est une urgence.
On est des festivaliers, donc jouer à Rock en Seine, ça a une saveur spéciale. Ceci étant dit, on ne se met pas la pression de dingue car on est en tournée depuis des mois. Le public parisien a peut-être plus d’exigences mais on laisse le public décider. On est là pour tout casser.
Dans quel(s) autre(s) pays vous aimez jouer ?
En Allemagne, ils nous trouvent à la pointe, ce sont des férus de rock ! On y tourne beaucoup…
Et l’Angleterre ?
On y a été plusieurs fois mais les mecs n’ont pas d’argent ! Du coup, on est déficitaires quand on y va car les mecs te paient en bières ! Mais notre rêve, c’est de faire les stars en Angleterre, c’est la Terre Promise !
Quelle trajectoire depuis Joinville…
On est fiers du chemin parcouru car il y a 5 ans, on jouait dans les bars. Puis, on s’est achetés un van, on a tourné en France puis en Italie, en Allemagne, en Scandinavie et on a gravit des échelons dans ces pays. En même temps, on ne chôme pas : on tourne tout le temps, on enregistre tout le temps. On se consacre exclusivement au groupe.
Vous évoquez souvent la banlieue dans vos titres alors qu’on aurait tendance à penser que c’est un sujet très rap…
Ce qui est commun à toutes les banlieues du monde ce n’est pas tant la musique mais plutôt la vision d’exclusion. On ne fait pas vraiment partie de la vie de la capitale. Pour rentrer, nous on prend le RER A. C’est une espèce de frustration de ne jamais être au coeur de la ville. À la fois, il y a un côté « famille » dans la banlieue. Sur scène, il y a un rapport presque amical avec le public, c’est nos copains. Il n’y a pas le côté dédaigneux de Paris, la grande ville, et nous, on est sur scène comme on est en banlieue : tu dis bonjour au boulanger, il faut bosser pour vivre, on est débrouillard… On est contents de dire qu’on vient pas de Paris. Les groupes qui nous ont influencés viennent de la working class. The Jam, c’est vraiment ça et ça nous colle à la peau. On pourrait aussi citer les Beatles ou les Clash. On se reconnaît là-dedans.
C’est plus simple d’avoir l’attitude working class sur scène que sur disque. Comment vous retranscrivez ça, en studio ?
On veut pas être à la pointe, on est spontanés, même en studio. On ne cherche pas à plaire.
Propos recueillis par Sarah Koskievic