Aller au contenu principal
Billetterie
Le mag'

RAGE AGAINST THE MACHINE : une carrière au service d'un engagement

04 Avr 2022
RAGE AGAINST THE MACHINE : une carrière au service d'un engagement

On ne les avait pas revus en France depuis leur concert en tête d’affiche de Rock en Seine en 2008. On garde un souvenir époustouflant de cette performance sur la Grande Scène et, visiblement, c’est aussi leur cas : Rage Against the Machine ont choisi notre festival pour leur unique date dans l’Hexagone. 

Formé en 1991 à Los Angeles, ce groupe engagé (et enragé) a révolutionné le paysage musical américain en fusionnant une énergie rock et un phrasé hip-hop. Mené par le chanteur Zach de la Rocha et le guitariste Tom Morello, le quatuor a signé de grands classiques, mémorables autant pour leurs riffs telluriques que pour leurs slogans qui réveillent les consciences. 

Aujourd’hui, des brûlots comme Killing in the Name ou Bombtrack ont conservé toute leur pertinence. Rage (pour les intimes), c’est aussi un engagement sans faille, et ce depuis leurs débuts. Des prises de position politiques dans et en dehors de la sphère musicale (contre le racisme, le capitalisme et la mondialisation). 

Il y a, les fans le savent bien, les textes, d’une part. Quelques exemples : Bombtrack rappelle comment les classes supérieures profitent des classes inférieures : « Landlords and power whores on my people they took turns. » (« Les propriétaires et les putes du pouvoir, chacun leur tour contre mon peuple. »).

Dans Testify, morceau phare de l’album The Battle of Los Angeles, le groupe parle de la course au pétrole qui entraîne des guerres partout dans le monde : « The pipeline is gushing, while here we lie in tombs » (« Les oléoducs débordent, pendant qu’ici on s’allonge dans des tombes »).

Enfin (et même si nous pourrions continuer pendant des heures), dans Know your Enemy (Rage Against the Machine), RATM dézingue le rêve américain en ces mots : « Compromise, conformity, assimilation, submission, ignorance, hypocrisy, brutality, the elite. All of which are American Dreams. » (« Compromission, conformisme, assimilation, soumission, ignorance, hypocrisie, brutalité, l’élite. De tout ce qui fait le rêve américain. »)

Il y a les clips, aussi, enfin, surtout LE clip. Sleep Now In The Fire – tiré de leur album de 1999 The Battle Of Los Angeles – a été tourné devant la Bourse de New York et a provoqué une quasi-émeute à Wall Street, tandis que Michael Moore, réalisateur, a été emmené par la police alors que les caméras tournaient. Tant de gens assistaient à ce concert que la bourse de New York avait dû fermer ses portes deux heures plus tôt. Ce n’était pas arrivé depuis 1929 raconte Colin Devenish dans sa biographie du groupe. 

Enfin, il y a les concerts, qui peuvent prendre des airs de manifestations. Pendant le festival Lollapalooza de 1993, le groupe se contente de rester nu sur la scène pendant quatorze minutes, avec un ruban de scotch sur la bouche, et sur leur poitrine, les lettres P.M.R.C. Un message contre la censure et contre le comité Parents Music Resource Center (PMRC) créé dans le but de réguler les paroles de chansons explicites sur la consommation de drogue, le sexe et la glorification de la violence. Le groupe reviendra pour jouer, réellement, deux jours plus tard. 

Rage Against The Machine est de retour, cet été à Rock en Seine, et les places sont en vente. Alors ne tardez pas.