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Comment Rock en Seine orchestre le futur des festivals écologiques

26 Juil 2023
Comment Rock en Seine orchestre le futur des festivals écologiques

The Strokes, Billie Eilish, ou encore Florence + The Machine : tous·tes ces artistes ont en commun d’être programmé·e·s à Rock en Seine 2023. Le festival emblématique, qui fêtera ses 20 ans cette année, a bien changé au fur et à mesure de ses éditions. L’inclusivité, la RSE et l’écologie sont désormais au cœur de son engagement. Découverte des initiatives positives mises en scène(s) au cours de l’évènement. 

En France, on aime la musique et les festivals. 43% des Français·e·s indiquent aller à des spectacles live au moins une fois par an et les concerts de musique sont les plus appréciés (35%), indique une étude de 2022. Créé en 2003, Rock en Seine est l’un des moteurs de cette scène musicale si appréciée : ce sont plus de 150 000 festivalier·ère·s qui se pressent chaque année au domaine de Saint-Cloud, pour quatre jours de festival et une multitude de scènes et de styles. 

Mais Rock en Seine, c’est aussi une organisation colossale et des moyens ambitieux pour faire vibrer les festivalier·ère·s. Au fur et à mesure des années, les équipes ont mis en œuvre un nombre d’actions conséquentes pour réduire l’impact carbone du festival, mais aussi favoriser l’inclusivité et la sécurité de chacun et chacune. Comment un festival historique s’est-il transformé pour le mieux et ne rien laisser au hasard ? Tour d’horizon, avec Fanny Benkara, chargée des partenariats et projets RSE de Rock en Seine.

Comment Rock en Seine reduit son impact carbone 

Préservation du domaine, utilisation de bio carburant ou utilisation de mâts LED : les initiatives mises en place par Rock en Seine pour limiter son impact carbone se comptent par dizaines. « Cette année, nous avons aussi mis en place notre premier bilan carbone, pour minimiser notre impact sur l’environnement », explique Fanny Benkara, Chargée des partenariats et projets RSE. Pour calculer ce bilan, Rock en Seine utilise plusieurs techniques. Par exemple, la mise en place d’un diagnostic énergétique pour mesurer la consommation du matériel afin de l’optimiser l’année suivante.

La gestion et le tri des déchets est aussi un élément essentiel de cette stratégie. S’il y a bien longtemps que les festivals ont dit adieu aux gobelets jetables pour des réutilisables, Rock en Seine va plus loin. Les mégots sont triés et collectés pour être recyclés : en 2022, ce sont 6500 mégots issus du festival qui sont devenus… des éléments de mobilier urbain ! Toujours dans une optique de réutilisation et de comptage du bilan de l’événement, les denrées alimentaires conservables sont aussi redistribuées. En 2022, ce sont plus de 650 kilos d’invendus qui ont été répartis à 4 associations et plus de 300 étudiant·e·s en situation de précarité. 

Inclusion et parite : s’engager sur tous les fronts 

A Rock en Seine, tout est aussi mis en place pour que le festival soit accessible à tous et toutes. « Sur le volet inclusion et diversité, nous proposerons la traduction en langue des signes de trois Talks et également quelques chansons en chants signés », continue Fanny Benkara. En effet, le festival a toujours eu à cœur de lutter contre l’exclusion et les discriminations en respectant et protégeant les publics fragilisés. « En plus de notre travail avec l’APF France Handicap, un dispositif global d’accessibilité du festival a été déployé. Nous disposons d’un parking PMR gratuit, de plateformes PSH devant chaque scène, avec des toilettes dédiées et des gilets vibrants permettant aux personnes sourdes et malentendantes de ressentir les vibrations de la musique. De plus, nous pouvons fournir du matériel aux personnes en situation de handicap comme des béquilles ou des fauteuils roulants ».

Aussi, contribuer au bien-être en développant le dialogue social, en tenant compte des spécificités de chacun·e et en proposant des actions ayant un impact positif sur les personnes concernées demeurent important pour Rock en Seine : « Nous réitérons la mise en place de la safe zone, un espace sur lequel nous avons travaillé avec l’association NousToutes, endroit où les festivalier·ère·s pourront se sentir en sécurité et pourront échanger avec des professionnel·le·s sur des violences vécues, pendant le festival ou ailleurs», reprend Fanny Benkara. « L’association Elle’s imagine’nt sera notamment présente avec une cellule d’écoute spécialisée dans la lutte contre les violences ». Le festival place aussi la parité homme/femme au centre de ses préoccupations. « Nous avons dédié la soirée du mercredi à l’ouverture du festival à une programmation 100% féminine autour de Billie Eilish. En 2023 plus de 50% des artistes programmé·e·s sont des femmes ».

Soutenir des actions solidaires

Depuis 2010, Rock en Seine accueille cette année des associations. « Un appel à projets est organisé en partenariat avec Carenews, le média des acteurs de l’engagement et HelloAsso pour accueillir des associations et fondations pendant le festival », précise la chargée de partenariats et projets RSE. Pour s’y inscrire, les associations devaient être basées en France, œuvrer pour l’intérêt général à condition de valoriser la défense des droits LGBTQIA+, l’émancipation et l’indépendance des femmes au sein de la société, la solidarité et la transmission intergénérationnelle ou la transition écologique et énergétique.

En avril, trois associations ont ainsi été sélectionnées et occuperont un stand fin août. « Seront présentes Pik Pik Environnement, pour sensibiliser autour de l’alimentation locale, bio et de saison, le MAG jeunes LGBT + pour nous sensibiliser autour de toutes les questions d’identité, de sexualité et de genre et il sera possible également de découvrir le projet de partenariat entre l’école de mode LISAA Paris et le Secours populaire de Paris dont l’objectif est de donner l’opportunité à tous les étudiant·e·s en école de mode de s’intéresser à la seconde main et à une mode plus responsable ». Quatre jours où les associations pourront prendre la parole auprès des festivalier·ère·s, mais aussi quatre jours où Rock en Seine pourra transmettre tous ses engagements à un public qui sera bientôt aussi fou de musique que d’écologie. 

Engagement et parite

« Nous donnons la priorité à la programmation musicale et l’engagement des artistes vis-à-vis de l’environnement n’est pas égal en fonction des cultures et du niveau de sensibilisation », précise Fanny Benkara. « Toutefois, nous remarquons qu’ils essaient de changer leurs comportements, par exemple en nous précisant qu’ils préfèrent les gourdes aux bouteilles en plastique… ». Le festival donne donc à voir la multiplicité et la diversité des pratiques et savoirs portés par des artistes femmes. Entre inclusion, parité et écologie, Rock en Seine n’hésite pas à mettre ses engagements sur le devant de la scène ! 

Par Anaïs FARRUGIA pour L’ADN