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Barbagallo : "Rendre le français intéressant, c'est de l'équilibrisme"

04 Sep 2017
Barbagallo : "Rendre le français intéressant, c'est de l'équilibrisme"

Pour suivre les innombrables ramifications de la carrière bien fournie de Barbagallo (Julien, de son prénom), il faut rester concentré : batteur de Tame Impala depuis 2012, collaborateur de Tahiti 80, membre d’Aquaserge et Hyperclean…

 

 

Comme si cela ne suffisait pas, ce Toulousain poursuit en parallèle des activités solo qui méritent toute notre attention. Sorti à l’automne dernier, Grand Chien, son deuxième album sous son propre nom, le place dans l’élite des chiens de race.

Avec minutie et calme, il y rend hommage à la pop anglo-saxonne ensoleillée qui le guide depuis toujours, mais aussi à ce qui se faisait de plus gracieux dans la chanson française d’autrefois (Michel Polnareff, Yves Simon). « Oubliez-moi », chante-t-il humblement sur un titre de son nouvel album : il n’en est pas question.

T’en as pas marre qu’on te parle de Tame Impala ?

(Rires) Non, la preuve ! C’est normal, c’est mon groupe, ça m’occupe beaucoup. Au début, les gens ne faisaient pas vraiment gaffe à mon travail solo mais aujourd’hui, le cap a été franchi. Mais Tame fait partie de ma vie, je suis content d’en parler.

Entre ta carrière solo et le groupe, tu as le temps de souffler ?

Je viens de prendre du temps pour enregistrer mon troisième album qui sortira en février, ce fera un an et demi entre le nouveau et le deuxième.  On pourrait penser que je n’ai pas perdu mon temps mais si je compte les jours travaillés pour cet album, c’est pas fou non plus ! Mais il faut se trouver du temps pour soi, même du temps sans musique. J’en profite pour voyager et être avec ma femme.

 

 

La fanbase de Tame Impala est exigente… 

En tout cas, les fans sont fidèles et ne nous lâchent pas. Même si notre prochain album sortait dans trois ans, on sait qu’ils seront là. Ça nous permet de bosser sans pression et sans nous dire « on est foutus ».

(Deux hommes passent avec des bières)

Hey les mecs, ça va ? Ce sont des gens qui bossent au Motel, LE bar de rock parisien mythique, c’est là où j’ai rencontré Kevin (Parker, le leader de Tame Impala, Ndlr.). C’est encore certainement l’un des seuls rades à Paris qui rend hommage au rock et où tu te dis, en rentrant, que tout est possible. Un peu comme le Truskel.

Tu chantes en français pour marquer la différence avec Tame ?

C’est beaucoup plus compliqué pour moi de chanter en français et ça m’a pris du temps avant de réussir à abandonner l’anglais. Puis, c’est devenu un filtre que j’assumais plus du tout et qui me mettait des bâtons dans les roues plus qu’autre chose. Donc j’ai pris cette décision difficile car ce n’est pas la même musicalité et il y a beaucoup de travail à fournir en terme d’écriture. A la fois, c’est intéressant de jouer avec les mots et la langue. C’est un pari que j’essaie de relever en permanence que de rendre, à mes oreilles, ma langue maternelle intéressante. C’est de l’équilibrisme.

Qu’est-ce qu’on peut souhaiter à un mec qui a réussi le rêve australien ? 

J’aimerai beaucoup que mon projet solo pérennise de manière ascendante. Je demande pas tout de suite la tête d’affiche à Coachella mais ce serait bien de le développer et atteindre un public large. C’est un projet qui me donne beaucoup de plaisir, je le nourris et je m’en nourris.

Merci beaucoup, Julien. 

On se voit au Motel ?

Propos recueillis par Sarah Koskievic