De Feist à Bon Iver, de Thousand à Olivier Marguerit, la Franco-Britannique Emma Broughton (alias Blumi) a accompagné des artistes vibrant⸱e⸱s.
En plus d’être sur tous les bons coups, cette chanteuse multi-instrumentiste commence également à tisser sa propre œuvre solo : un premier EP, I Know About You, en 2021, suivi de There Is No End in Me l’année dernière.
https://www.youtube.com/watch?v=EEL3__5ePUs
Sur ces deux maxis, on assiste aux premiers pas d’une artiste qui sait comment nous remuer profondément, en tout élégance, sans se disperser, avec une pop intemporelle qui fait cohabiter paisiblement l’acoustique et l’électronique.
Une musique harmonieuse où l’on perçoit une admiration pour le jazz, Joan As a Policewoman et Beth Gibbons. L’un de ses morceaux s’appelle Everyone Heals, “tout le monde guérit” : les chansons réconfortantes de Blumi y sont pour quelque chose.
Rencontre, avant sa venue cet été, à Rock en Seine.
“C’est de la folk moderne, c’est comme ça que je présente le projet”.
Ta première composition, tu t’en souviens ?
“La toute première ? J’étais enfant, et c’était vraiment à chier, mais je m’en souviens très bien, je pourrais te la chanter maintenant. Je l’avais composé dans la voiture, je devais avoir huit ans. Mais la première importante, c’est celle qui m’a donné mon nom de scène, “Blumi The Darkness”, et c’est la première que j’ai arrangé, puis que j’ai fait écouté à des amis qui m’ont dit que c’était cool et qu’il fallait que je me lance”.
Tu étais hésitante avant cela ?
“Oui, c’est l’histoire de ma vie, le doute (rires)”.
Tu as trouvé la confiance depuis ?
“Oui et non. J’ai plus confiance en moi qu’avant, même si je ne sais pas si j’appellerais cela de la confiance. C’est tout simplement ce que j’entends dans ma tête, et ce que j’ai envie de faire. J’ai confiance en mon parcours, je sais que ce n’est pas grave si tout n’est pas parfait. J’ai évidemment des moments de satisfaction, mais je ne me dis jamais que je suis la meilleure, jamais. Mais quand je suis en studio, avec des collaborateurs ou collaboratrices, qu’on est en train d’arranger, ou qu’on est sur scène, là je ressens une forme d’euphorie”.
Tu te sens libre ?
“De plus en plus quand je compose. Quand j’ai trop d’émotions, la seule chose qui m’apaise est de me mettre avec un instrument et de chanter. Mais sinon, j’essaye aussi d’écrire sans être mal, de trouver un petit riff, de bidouiller… Il n’y a plus autant de règles qu’avant”.
Tu écrivais seulement quand tu étais mal ?
“Originellement, je me retrouvais à fond dans le cliché de l’artiste qui doit être triste pour écrire une chanson triste. Mais je déteste ce cliché, on a le droit d’être heureux aussi. Mais en vérité, tu écris quand tu es malheureux car à ce moment-là tu es à vif donc tu oublies de te juger”.
Propos recueillis par Nico Prat