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Clara Luciani : "je suis le capitaine de mon navire"

19 Sep 2017
Clara Luciani : "je suis le capitaine de mon navire"

Avant de se lancer en solo, Clara Luciani a fait ses premiers pas au sein du collectif frappadingue La Femme : l’expérience parfaite pour faire ses armes, se décomplexer et emmagasiner un savoir-faire unique en son genre.

Leurs tournées lui ont appris à être à l’aise sur scène et à exprimer sa personnalité hypnotique. On a aussi pu la croiser en première partie de Benjamin Biolay, ou sur le dernier album de Nekfeu (sur le duo Avant tu riais). Fin avril, cette ex-étudiante en histoire venue du nord de Marseille a sorti Monstre d’Amour, un premier EP à la maturité et à la profondeur frappantes. Dans la nouvelle vague des chanteuses françaises d’aujourd’hui, Clara tire clairement son épingle du jeu en se plaçant dans la lignée de grandes dames comme Françoise Hardy et Barbara.

 

 

« Ma vie en ce moment, c’est plus qu’un tourbillon, c’est une tornade. Il m’arrive un millier de chose, et je n’ai pas toujours le temps de réfléchir. Tu pense qu’un jour tu as tout donné, et le lendemain, tu dois aller encore plus loin. Mais je suis le capitaine de mon navire. Durant mes six années à Paris, j’ai eu le temps de faire mille chose, mais j’en suis convaincu, c’est ce projet, sous mon nom, le bon. Pour la première fois, je ne fais aucune distinction entre ma vie personnelle et ma vie professionnelle ».

 

 

Compliqué de jouer sous son nom ?

« Oui. Je sors de La Femme, une joyeuse bande de pirates. Quand tu es sur scène avec eux, tu sais que tu es regardée, mais tu fais surtout la fête avec tes potes. C’était protecteur. En sortir n’était pas évident. J’ai découvert que la scène peut être un endroit intime. En plus, avec La Femme, je chantais les chansons des autres. Mais passer en solo, sous mon nom, c’était ressentir violemment les choses ».

Tu as eu des doutes ? Pourquoi pas un pseudo ?

« Ces chansons sont tellement intimes que j’aurais trouvé ça bizarre de prendre un autre nom. J’écris sans filtre. Au début, quand je montais sur scène et que je chantais ces textes, je me disais que j’étais allé trop loin, qu’en fait ça ne regardait pas les gens. Mais c’est également très libérateur comme exercice ».

Tu connais le cliché : as-tu besoin d’être triste pour écrire une chanson triste ?

« Un peu. En tout cas, il faut ressentir quelque chose d’intense pour en faire une chanson. Si un jour je suis mère, je ferais peut-être tout un album là-dessus. La tristesse, j’en ai fait le tour. Je pense que l’album sera un peu plus solaire. J’ai envie d’aborder des thèmes plus féministes par exemple ».

Tu écris comment ?

« Je peux entendre un mot et le noter. J’adore le mot Pantoufle par exemple. Je n’ai pas encore fait de chanson avec, mais pourquoi pas. Il sonne bien. Je peux écrire toute une chanson à partir d’un seul mot ».

 

 

Tu prépares quoi en ce moment ?

« Je vais continuer à jouer avec mon groupe. C’est nouveau pour moi, j’ai enfin des musiciens à moi. On va apporter les dernières touches à l’album aussi. Et je continue d’écrire. Toujours. Je n’aime pas attendre. Avant de sortir des disques, je ne me rendais pas compte. Mais par exemple, l’EP, une fois enregistré, il a fallu le mixer, lui trouver un nom, une pochette, faire la liste des remerciements. On ne réalise pas, mais c’est des heures et des jours de réflexion sur chaque détail ».

 

Propos recueillis par Nico Prat