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Deluxe : "On utilise ce qu'on a appris dans la rue !"

27 Août 2017
Deluxe : "On utilise ce qu'on a appris dans la rue !"

Réunis par un goût pour les costumes extravagants, les chorégraphies frénétiques et les moustaches (leur emblème), ces six Aixois ne sont pas du genre à faire de la figuration. Si leur deuxième album, Stachelight, a été enregistré en recréant des conditions live en studio, c’est parce que ces Français étonnants et détonants épatent particulièrement sur scène.

 

 

Vous avez commencé à jouer beaucoup dans les rues. Qu’est-ce que vous en gardez ?

Kilo : « Ça sert complètement ! Très jeunes, cela nous a permis de nous confronter à un public qui n’était pas acquis. Pour nous, ça a été l’école de la musique. Il fallait interpeller les gens, leur donner envie de rester. Aujourd’hui, avec des années d’expérience sur scène, on utilise encore tout ce qu’on a appris dans la rue. »

Cela vous manque parfois de ne plus jouer dans les rues ?

Kilo : « Si bien évidemment ! C’est aussi pour cela qu’on le refait ! On organise ainsi des petites vidéos « acoustiques moustache en public ». Et quand on doit faire un peu de promo ou qu’on doit faire passer des messages, on va dans les villes. La dernière fois, c’était pour la promo de l’album de l’Olympia. Il y a eu 3000 personnes dans chaque ville, c’était l’émeute complète et les flics étaient débordés. »

Le deuxième album est enregistré en live en studio. Pourquoi cette configuration ?

Kilo : « On voulait essayer de retrouver cette énergie de la scène, avec ses vibrations. On a essayé, on cherche encore. Pour nous comme pour tous les groupes, retrouver cette énergie est un peu une quête du Graal. Là on repart sur un nouvel album, on va essayer d’autres choses. »

 

 

Enregistrer en live demande énormément de préparation. Vous avez beaucoup travaillé sur les chansons avant même de rentrer en studio…

Kilo : « On a répété pendant un an. On aime bien prendre notre temps »

Liliboy : « Toutes les semaines, le morceau se modelait. Parfois on revenait sur un morceau six mois plus tard. »

Vous avez dit avoir tout mis dans cet album, y compris une partie de votre argent. Être libre c’est un luxe… mais du coup cela devient aussi une forme de pression non ?

Kilo : « On était tellement dedans qu’on y a mis toutes nos économies. C’était aussi l’occasion de créer notre label, qui s’appelle Nanana Productions. On s’est totalement émancipé de notre ancien label pour devenir nos propres patrons. On crée notre tournée, notre album, nos clips. »

Justement, le clip de Shoes est entièrement composé d’images d’archives. Cela fait quoi de revoir, de passer en revue tous ces souvenirs, ces moments passés ?

Soubri : « C’est un peu bizarre. Tu vois d’où tu viens et où tu es actuellement. »

Kilo : « Cela montre également qu’on s’est beaucoup, beaucoup, beaucoup vus ces 10 dernières années ! Il y a aussi cette scène où on nous voit ainsi avec des petites pièces achetées chez Toys ‘R’ Us faire la pochette de l’album The Deluxe Family Show. On avait quelque chose comme 3 ou 4000 et on en fait une moustache avec dans notre salon. »

Liliboy : « On se retrouve avec des pochettes d’albums qui ressemblent à des montages alors que ce ne sont que des photos de choses vraies ! »

Kilo : « C’est important de le souligner, ce sont des vrais trucs faits à la main. »

 

 

Il y a de belles collaborations dans ce 2ème album : M, Nneka et IAM. Comment sont venues ces collaborations ? Que cherchiez-vous en eux ? Que cherchaient-ils en vous ?

Liliboy : « Cela s’est fait en festival. On a rencontré nos idoles. Des artistes comme M et IAM, on les a vraiment écoutés pendant des années. C’était un rêve de gosse de leur parler. On ne les a pas harcelés car on n’aurait jamais osé. On a eu de la chance de jouer juste avant eux et du coup ils n’ont pas eu le choix : ils ont dû voir notre spectacle. Du coup, on a pu leur parler, on s’est échangé des contacts. On leur a envoyé pleins de morceaux et par miracle ils ont répondu. »

Dans la chanson A l’heure d’où, il y a cet extrait d’une interview d’Edith Piaf tirée de l’émission Cinq colonnes à la Une. C’est à la fois pour le personnage de Piaf et pour son discours ?

Kilo : « On aime beaucoup aller fouiller dans les archives d’artistes qu’on aime. Toutes les interviews d’Edith Piaf sont magnifiques. Celle-là nous a beaucoup plus parce qu’elle y est hyper sincère. Son discours résume ce qu’on pense. Quand ça ne va pas, avec la musique tout à coup ça va mieux. »

Vous composez énormément de chansons et que beaucoup d’entre elles ne finissent pas sur les albums. Que deviennent-elles ? Sont-elles des sources d’idées pour d’autres chansons ?

Soubri : « Il y a peut-être certaines chansons que l’on mettra dans d’autres albums et d’autres que l’on n’utilisera peut-être jamais. Mais ce n’est jamais du travail perdu, cela nous amène toujours quelque part. »

Propos recueillis par Thomas Destouches