Venu d’Algérie et installé en France depuis quelques années, Ahmed Djamil Ghouli se produit sous le diminutif de DJAM depuis peu de temps.
Jusqu’en 2016, c’est au sein de Djmawi Africa (groupe de musique Gnawa qui a sorti plusieurs albums) que sa voix habitée se fait connaître. Il quitte cette troupe il y a deux ans avec un but bien précis en tête : se consacrer corps et âme à son nouveau projet, cette fois en solitaire. En attendant la sortie du premier album de DJAM, qui ne devrait pas tarder après quelques dernières finitions, c’est en concert qu’on peut découvrir les morceaux entraînants de ce troubadour en dreadlocks – des chansons irriguées d’influences africaines et de reggae authentique, avec un sens du groove et un vrai talent de guitariste.
Nous l’avons rencontré, quelques minutes à peine avant son concert lors de la dernière édition du festival.
Djam : “Avant de monter sur scène, on se marre, on n’a pas de rituel, pas de stress non plus. Parfois, je m’attends à des soucis. Par exemple hier, j’avais un concert, et juste avant de monter sur scène, une corde de guitare ne fonctionne pas. Aller retour chez un ami, autre guitare, etc… Mais sinon, franchement, je prends les choses au calme, à la légère”.
Un bon concert, c’est quand le public est content, ou toi ?
Djam : “Le public est plus important que ma petite personne. Si je ne suis pas content du concert mais que le public semble réagir, chante, danse, alors je suis heureux. L’idéal étant évidemment de trouver un équilibre. Le public, c’est le coeur de tout. Je n’y pense pas quand je compose, mais j’y pense quand je commence à arranger les titres. L’écriture, c’est sincère, personnel, du vécu, donc le public n’a pas sa place là-dedans. Mais le public, j’y pense au moment de donner du rythme”.
Tu écris seul ?
Djam : “Parfois avec mon frère, qui m’aide un peu, qui valide en quelque sorte. Quand on compose seul, quand on est un artiste solo, comment savoir si c’est bien ? Généralement, quand on a une idée, une mélodie, un riff… Quand on veut l’enregistrer immédiatement, ça veut dire que c’est intéressant. Pas forcément bien, mais intéressant. Là je sais que cela peut donner quelque chose. J’ai beaucoup de titres de côté, j’enregistre tout, j’ai un petit studio chez moi. J’ai plein de sons et même des clips au frigo”.
Tu es attaché à tes titres ?
Djam : “Honnêtement, ça dépend. Une fois que le titre est sorti, tu t’éloignes. Mais avant, quand tu le testes sur scène, qu’il n’existe pas encore sur disque et que tu peux donc le modifier, alors là, je veux le jouer sans cesse. Mais une fois que les auditeurs s’en mêlent, c’est comme un enfant qui s’éloigne pour grandir”.
Tu te projettes ?
Djam : “Non, c’est au jour le jour. Dans ma carrière, même si je n’aime pas ce mot, comme dans la vie, je ne fais aucun plan, j’improvise beaucoup, et ça me va. Bon, ça rend un peu fou mes collaborateurs, mais je suis un artiste solo, donc je peux aller à mon rythme”.
Et l’album ?
Djam : “J’ai du faire une pause car j’avais beaucoup de propositions de concerts, mais je sais qu’il me reste trois titres à mixer, et qu’il sera donc dans les bacs fin septembre, si tout va bien”.
Propos recueillis par Nico Prat