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Douchka : "Arriver avec sa setlist préparée, c'est naze"

11 Sep 2017
Douchka : "Arriver avec sa setlist préparée, c'est naze"

Le palmarès de Douchka est déjà bien étoffé : une participation à la Red Bull Music Academy à Tokyo, un concert au Pitchfork Festival en 2014, une première partie de Fakear à l’Olympia, un live remarquable à la Gaîté Lyrique en compagnie de Jabberwocky…

Votre nom de scène, « Douchka », est parti d’une blague entre potes…

« D’une certaine manière, je m’en veux encore un peu aujourd’hui… (rires) Cela remonte au collège. J’étais à l’internat ! On avait une sortie par semaine et on allait souvent au bowling. A l’époque, il y avait l’émission La Ferme Célébrités sur TF1 avec de nombreuses stars déchues des années 80, dont la fameuse Douchka, ex égérie de Disney. Pour une partie de bowling, on s’est attribué des noms et j’ai prix celui-là. Quand j’ai commencé les DJ sets, vers 15 ans, du côté de Douarnenez, je l’ai gardé. Aujourd’hui, quand je vois « Douchka » inscrit sur la devanture de l’Olympia en première partie de Fakear… (rires) Dans le google game par contre, je suis cramé ! D’autant qu’elle a toujours une actu au moment où moi je sors quelque chose ! Mais je ne veux pas changer de nom, il faut le garder. »

Vous avez commencé à faire de la musique électronique après avoir installé un logiciel sur l’ordinateur de vos parents…

« A l’époque j’avais donc 14 ou 15 ans et j’installe donc ce logiciel version démo, Fruity Loops, que je suis incapable de cracker. C’est une version gratuite donc on ne peut faire qu’un seul morceau, on ne peut pas non plus le sauvegarder donc il faut le sortir direct. C’est comme cela que j’ai en effet appris au tout début. On est très nombreux à avoir commencé avec ce logiciel. Après, j’ai acheté d’occasion un SP 404, car je voulais savoir comment marche un sampler sans passer par un logiciel qui fait tout automatiquement. J’ai travaillé dans la boulangerie de mon père pour me l’offrir. Je l’ai encore aujourd’hui et je l’utilise encore en studio. Il a un grain très spécial. »

 

 

Vous avez également appris la batterie en autodidacte. Est-ce que, d’un point de vue rythmique, cela a influencé votre manière d’aborder la musique ?

« Totalement ! Sur les live, la construction et l’enchaînement des morceaux, je fais toujours attention à ce que ce soit toujours la bonne boucle rythmique pour que les gens dansent et restent dans le délire. Je ne connais pas vraiment de batteur, je suis loin de me considérer comme tel, mais je trouve cela parfois intéressant de laisser uniquement les percussions sur scène. »

Vous parliez de scène. Vous dites que vous ne faites pas de DJ set mais que vous jouez votre musique…

« J’ai vraiment été dans la culture DJ quand j’avais 15 ans. Cela a quelque peu changé quand j’ai vraiment commencé à composer. Pour moi, un DJ s’adapte au public, il fait en fonction de ce dernier, il sait capter une ambiance. C’est pour cela que je rattache cela à la culture club. Quelqu’un qui arrive avec sa set list toute préparée et qui n’en dévie pas ou très peu, c’est naze. J’ai envie qu’un DJ ait une culture musicale, qu’il me raconte pleins de choses, qu’il me transmette différentes influences, d’un gars qui sache lire l’esprit des gens. »

Pourquoi avoir choisi le titre « Infantile » pour votre dernier EP ?

« Parce que c’est quelque chose que l’on m’a souvent dit. Il s’est passé beaucoup de choses en deux ans sur le plan professionnel. J’ai découvert aussi cette industrie musicale. J’ai aussi beaucoup composé pour d’autres artistes. A côté, je fais mes choses, certaines fonctionnent et d’autres non. Je me suis donc posé beaucoup de questions. Et plus on s’interroge, plus on comprend tout cela fonctionne. On n’a d’ailleurs pas forcément envie de le savoir… On se découvre peut-être un peu naïf, infantile. »

Vous avez beaucoup composé cet EP sur les routes.

« Oui. C’était très spontané. Et quand j’ai eu mes tracks, je les ai envoyés directement. Ce qui est amusant, c’est que, dans les retours que l’on me fait, on me dit que c’est mon travail le plus abouti. »

Propos recueillis par Thomas Destouches