Mi-juin, les Strasbourgeois Elements 4 ont remporté le concours Firestone Music Talents : mission accomplie pour la première étape de leur carrière musicale qui ne fait que commencer. Quand ils jouent leur electro-pop volcanique, ces quatre musiciens ont une relation particulièrement fusionnelle. On comprend mieux pourquoi quand on regarde leur livret de famille : la fille et les trois garçons qui composent ce groupe sont frères et sœurs.
Comme les quatre éléments auxquels leur nom fait référence, chacun apporte un ingrédient essentiel pour former un ensemble cohérent. Après des concerts aux côtés de grands talents hexagonaux (Lescop, Pony Pony Run Run, Last Train…) et un premier EP intitulé Idées Noires, où ils passaient avec fluidité de l’anglais au français et de l’electro au rock, ils préparent en ce moment la suite de leurs aventures.
Bosser en famille, ça ne demande pas un niveau d’exigence supérieur ?
Ça change pas grand chose, l’équilibre reste le même. Mais quand on est frères et soeurs, on se permet de se dire des choses beaucoup plus méchantes. On s’insulte depuis qu’on a 4 ans ! Avec un ami, on fait plus attention à ne pas heurter sa sensibilité. Si on se met sur la gueule, il n’y aura pas trop de conséquences.
Et artistiquement ?
On fait ça à l’unanimité mais comme on est un nombre pair, si on est deux contre deux, c’est celui qui gueule le plus fort ! On a pas trop ce problème, en réalité.
On attend pas plus d’un membre de sa famille ?
De l’engagement, du perfectionnisme. C’est un truc qui nous fait vivre en tant que fratrie.
Cette fratrie a une existence, hors du cadre d’Element 4 ?
Les garçons étaient en coloc’ à Strasbourg. On a un groupe d’amis communs donc, quand on va boire des coups, on est tous les quatre ensemble. On a que deux ans d’écarts entre chacun. On a des centres d’intérêts communs, dont la musique. Mais ça nous semblerait dingue de faire une soirée les uns sans les autres.
Et vos parents ?
Notre mère est très impliquée, elle fait office de manager. On le comprend car la totalité de ses enfants fait partie de ce projet. On passe beaucoup de temps ensemble, par rapport à d’autres familles. Notre père est un fou de musique, il nous suit en festival, il s’éclate !
Vous n’êtes pas un groupe si jeune…
On a 8 ans d’existence mais ça fait 3 ans qu’on fait le truc sérieusement. On est plus lents parce qu’on ne veut pas griller les étapes, on suit une pente ascendante douce. On se compare beaucoup aux autres artistes et ça a pu, parfois, nous complexer, par rapport à des mecs qui font de la musique depuis 6 mois et qui ont connu des fulgurances. Tout ceci part d’un doux rêve.
Vous suivez encore vos études…
On nous voit comme des OVNI par rapport à nos potes dont c’est le « vrai » métier. On sait que percer, c’est très difficile et que ça peut s’arrêter rapidement. On suit tous un cursus médical, ça nous laisse un plan B. Peut-être que ça nous ralentit, peut-être que ça nous avantage, mais ça nous permet de trouver notre rythme. On ne se sent pas en danger, on fait tout ça par plaisir.
Propos recueillis par Sarah Koskievic