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George Ezra : "Les réseaux sociaux sont terriblement addictifs"

27 Août 2017
George Ezra : "Les réseaux sociaux sont terriblement addictifs"

Son premier album, Wanted On Voyage, a créé la surprise en 2014.

Comme un loup déguisé en agneau, ce jeune troubadour anglais a une voix étonnamment sombre et tourmentée pour quelqu’un qui arbore un sourire aussi bienveillant et un tel physique d’angelot blond. C’est ce splendide tiraillement entre lumière et ombre qui lui fait tirer son épingle du jeu, par rapport à la flopée de chanteurs-compositeurs à guitare de son âge.

On se souvient encore de son tube, Budapest, qui a cartonné dans les charts européens, de ses refrains accrocheurs et de ses mélodies qui zigzaguent entre folk et pop, composées au gré de voyages en train à travers toute l’Europe. Il nous montrera, trois ans plus tard, vers quelle direction ses nouvelles chansons se dirigent.

Tu étais où, les dernières années ?

Le premier album a eu un succès que personne n’a vu venir, j’étais constamment en tournée. Ça a duré 18 mois et je ne m’en plains pas ! Mais j’ai découvert que j’étais incapable d’écrire sur la route et c’est un peu embêtant parce que ça signifiait que je devais finir toute la tournée avant de me remettre à bosser. Pour m’y remettre, j’ai passé un mois à Barcelone.

C’est une ville qui t’inspire ?

Je ne la connaissais pas. Pour le premier album, j’ai pas mal voyagé et c’est comme ça que j’ai trouvé mes histoires. Mais là, j’avais trop bougé, il fallait que je me pose quelque part. Ce qui est vraiment bien, c’est que j’apprends encore et je m’améliore.

Comment tu as réagi aux attentats de Barcelone ?

J’ai eu le coeur brisé, je suis en train de comprendre qu’il y a des choses qui sont en dehors de notre portée, qu’on ne peut pas maîtriser. Quand on est en tournée, on est totalement coupé du monde, on enchaine les scènes. D’un coup, on revient dans le vrai monde et on voit qu’il a changé. Je me suis dit : « pas Barcelone ». J’aurais imaginé ça partout dans le monde mais pas à Barcelone.

Etre loin des studios pendant aussi longtemps, ça te fout la pression ?

Pour le public, ça parait être long mais moi, j’ai fini ma tournée en 2016, ça fait donc qu’un an pour moi. Je comprends que le public s’impatiente. Et en même temps, quand j’ai fait le premier album, je n’avais pas de fanbase, j’ai juste passé du bon temps en studio. Et je ne me sens pas célèbre, j’ai les mêmes potes. Quand on est au milieu de toute cette tornade, on comprend rien à ce qu’il se passe.

Le chien du clip « Don’t Matter Now », c’est le tien ?

Mais j’aime même pas les chiens ! Quand le réalisateur du clip, qui est un ami de Barcelone, m’a proposé de me faire conduire une voiture avec un chien en passager, j’ai flippé ! Je n’ai pas mon permis et j’ai du mal avec la compagnie des chiens ! En plus, ce chien est une star ! Le premier jour, elle était assez calme, le deuxième, elle se prenait pour une diva. Ce que les gens ne savent pas, c’est que le propriétaire du chien était constamment sur le sol de la voiture et essayait de la canaliser !

Tu te sens à l’aise avec les réseaux sociaux ?

Je trouve ça terriblement addictif et c’est pour ça que j’adore et déteste ça. Tout le monde semble trouver légitime de savoir ma vie et avoir une opinion dessus.

Propos recueillis par Sarah Koskievic

SCÈNE CASCADE
dim. 27 août, 18:45 > 19:45