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Le mag'

Imarhan ou l'envie de liberté

24 Oct 2022
Imarhan ou l'envie de liberté

Maîtres du blues du désert, ces cinq musiciens touaregs créent des morceaux intemporels et lancinants à base de guitares hypnotiques.

Leur pouvoir de fascination s’avère particulièrement puissant sur scène, mais il faut avouer qu’il est aussi indéniable sur les trois albums qu’ils ont dévoilés à ce jour. Sortis chez le label berlinois City Slang, l’éponyme Imarhan (2016), Temet (2018) et Aboogi (2022) possèdent tous cette capacité d’envoûtement et cette majesté propres aux plus grands.

Trois œuvres où l’on décèle l’importance de leurs ancêtres algériens (le groupe est basé à Tamanrasset) mais aussi l’influence des sons occidentaux modernes, avec un sens du groove et du rock à couper le souffle. En tamasheq, l’une des langues berbères, le nom Imarhan signifie « Ceux qui s’aiment, qui se côtoient et sont sincères ».

Rencontre.

« Nous sommes libres. Nos chansons incorporent toujours une part de tradition, c’est ce que nous sommes, donc il y a des sons touaregs. Mais nous sommes aussi guidés par une forme de liberté, et une volonté, à chaque fois, de faire quelque chose de différent. Mais c’est une réflexion naturelle, on ne se pose pas au moment de composer en se disant “faisons un truc différent”. Bon, en vrai, on se le dit parfois ».

« Le mot exact, c’est la routine. C’est ce qu’on essaye d’éviter. La routine est un vrai risque. On fait très attention à ne pas forcer les choses, mais également à ne pas se cantonner à une seule façon de faire. Et puis, il y a une part de hasard. C’est comme l’amour, comme tout dans la vie : ce n’est pas vraiment toi qui décide. Tu ne sais pas quand tu vas tomber amoureux, et tu ne sais pas quand tu vas écrire une bonne chanson ».

« Les moments les plus tristes, ce sont ceux-là : quand tu n’as pas d’inspiration et que tu te dis que tu n’écriras plus jamais une bonne chanson. Mais il faut avoir confiance. Il ne faut pas paniquer. Les choses viennent quand elles viennent ».

Propos recueillis par Nico Prat

Photos : Christophe Crénel