De Kansas City à Los Angeles, en passant par New York sa ville d’adoption pendant 5 ans, Kevin Morby a arpenté les routes comme les styles musicaux, passant du folk au rock. Adoubé unanimement par la critique, celui que l’on compare déjà à Bob Dylan ou Leonard Cohen s’est fendu d’un troisième album, « Singing Saw ». Un titre d’album symbolique qui a scié son public en live.
Comment tu as vécu cette première fois à Rock en Seine ?
Kevin Morby : C’était génial de faire Rock en Seine pour la première fois. Il y avait beaucoup de monde pour mon concert mais je me sens vraiment mal quand le public attend sous le soleil et la chaleur.
Pourquoi avoir attendu deux ans pour sortir le troisième album ?
En réalité, j’ai écris très vite mais ça m’a pris assez longtemps à mettre mes idées en ordre et à enregistrer. Pour les deux premiers albums, ça a été rapide, un peu plus d’un an. J’avais déjà presque tout écrit et je tournais vachement moins, aussi. J’avais le temps de me consacrer à l’enregistrement.
L’histoire de tes albums est liée au lieu où tu vis. Tu vas devoir encore déménager pour le prochain ?
Je ne crois pas. En fait, ma maison à Los Angeles me manque beaucoup. J’ai hâte de rentrer et de m’y retrouver. J’adore Paris mais j’ai envie de dormir dans mon lit.
Tu parles souvent du lien entre les langues et les instruments.
Tout le monde peut faire de la musique, comme tout le monde peut parler espagnol. Tu peux jouer de la musique ! Tu n’as pas besoin d’être excellente mais juste faire ton truc. Le cerveau marche de la même façon pour ces deux exercices. Tu entends un « A » et tu sais que c’est un « A ». Tu entends un mot et par association, tu reconnais que ce mot est « hello ». Ça fonctionne de la même façon pour la musique. Si tu joues quelque chose, pas besoin de savoir si c’est un « si » ou un « fa ». Mais l’harmonie fonctionne.
Ton dernier album est vachement plus rock que le précédent alors que tu as écris dans la nature californienne, c’est pas un peu paradoxal ?
L’environnement t’inspires et influence ta manière d’écrire. Mais en réalité, je peux être dans un endroit calme et voir un truc à la télé agressif, et c’est ce truc qui va m’inspirer. Ça se produit à un instant précis et très rapide. Mais mon prochain album sera encore plus agressif !
Ce n’est pas trop de pression d’être comparé à Bob Dylan en permanence ?
C’est gentil et super flatteur. Mais ça ne veut rien dire, c’est comme être comparé à de l’eau. C’est vraiment cool à lire mais c’est comme les mauvaises critiques, je n’en tiens pas compte. Je ne lis pas ça en me disant ‘Oh c’est peut-être vrai’.
Propos recueillis par Sarah Koskievic le 28 août 2016.
Photo © DUSDIN CONDREN