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Le Villejuif Underground : "Composer, ça peut te niquer la tête"

15 Oct 2019
Le Villejuif Underground : "Composer, ça peut te niquer la tête"

Doit-on ranger ces trublions de la banlieue sud de Paris sous l’étiquette garage, slacker, surf, lo-fi, ou tout simplement rock ?

Pour rester fidèle à l’esprit chaotique de ce groupe attachant, signé chez Born Bad, on préfère envoyer valser les étiquettes et laisser le public découvrir ce joyeux bordel qui s’apprécie d’autant plus sur scène, quand ces quatre musiciens imprévisibles sont totalement dans leur élément. Deux ans après leur performance atomique à Rock en Seine, l’Australien Nathan Roche et ses trois compères de Villejuif sont de retour avec un nouvel album sous le bras, intitulé « When Will The Flies in Deauville Drop ? » Les fans de Fat White Family ne seront pas dépaysés devant ce rock de traviole, tour à tour abrasif et nonchalant, parlé-chanté avec une coolitude innée.

Mais au fait, comment naissent les chansons ?

« Les chansons ne naissent jamais de la même manière. Des schémas se répètent, certes, mais… Non, en fait, il y a plein de schémas, du coup, il n’y en a aucun. Une mélodie, un riff… Tout peut être le début d’une chanson, même une mauvaise idée. Parfois, ça ne marche pas, mais l’important est d’essayer ».

« Il y a deux pôles dans le groupe : ceux qui trouvent qu’au bout de cinq minutes, le titre est parfait, et ceux qui veulent en permanence y revenir. Je ne sais pas qui gagne, mais ce qui est certain, c’est que cela prend du temps. Après, certains titres sont publiés, mais continuent de grandir, d’évoluer sur scène ».

« C’est une putain de souffrance d’écrire, parfois, ça te dégoûte du studio. Vraiment, ça peut te niquer la tête, mais tu dois passer par cette souffrance, sinon tu ne dépasses jamais le stade du gimmick. On n’est pas des musiciens de formation, donc on se repose parfois sur des trucs faciles, qu’on doit apprendre à dépasser ».

« Il faut sans cesse se dire qu’on a de la chance, ne jamais s’habituer, se dire que c’est facile, que c’est normal. Même si parfois tu as le sentiment d’aller bosser. Tu sais, j’ai bossé à Rock en Seine il y a quelques années, donc y jouer, ça signifie quelque chose ».

« On essaye de ne pas tricher. Sur scène, on veut avoir la bonne attitude, c’est important. Je pense qu’on se rapproche autour de ça : on n’est pas des poseurs, on se moque de ceux qui sautent sur scène parce qu’on leur a dit de le faire au bon moment. Nous, on ne se pose pas la question de savoir si on a l’air malin ou non. Et si tu n’es pas dedans, alors tu es plus calme, tu ne forces pas les choses ».

Propos recueillis par Nico Prat