Fondé à New Delhi il y a neuf ans, Peter Cat Recording Co. n’a pas cessé d’évoluer non seulement dans le casting de musiciens qui le compose, mais aussi dans les styles musicaux auxquels ce collectif s’est essayé avec brio (jazz manouche, bossa nova, éclairs psychédéliques, disco onirique…).
Inclus sur la compilation « Portrait of a Time: 2010-2016 » du label français Panache, le groupe a enregistré une partie de son nouvel album en France. Le résultat, « Bismillah », vient de sortir en juin et donne un aperçu chatoyant du savoir-faire de Peter Cat Recording Co. et de son leader et fondateur, l’impressionnant crooner Suryakant Sawhney. Dépaysement assuré.
Ce n’est sans aucun doute pas un hasard si la pochette de l’album montre un homme ouvrant une bouteille de champagne, à la fin d’un riche repas. Peter Cat Recording Co. est une invitation à la fête à un certain hédonisme. La formation de New Dehli a ceci de précieux qu’elle est inclassable. Comme le dit Radio Nova : « on retrouve ce brassage de jazz manouche et de chanson bien éloigné de ce qu’on connaît de la musique indienne. Une couleur musicale que le crooner du groupe, Suryakant Sawhney, aime désigner par le néologisme « jajj », et qui s’agrémente aujourd’hui de légers éléments électroniques et funk ». Et en effet, difficile de dire : folk ? Funk ? Pop pourquoi pas ? Peter Cat Recording Co. est tout cela, et un peu plus même.
Suryakant Sawhney est un être, à l’image de sa musique, singulier, d’abord étudiant en cinéma pendant trois ans à San Francisco,où il découvre la pop psychédélique qui fit les grandes heures de la ville, et son Histoire. De là, il tira le fil : de cette ville, de son pays, de ses souvenirs, avant d’en livrer un excentrique melting pop. D’ailleurs, comme l’écrit Libération : « L’enlacement du rétro – les sixties de Dean Martin et Sam Cooke – et du futurisme – le sertissage électronique des orchestrations – est la clé de cette musique saoule, enivrée de guitares hawaïennes et d’harmonies vocales, de trompettes façon Beirut (Remain in Me) et de cordes à la manière du Love Unlimited Orchestra de Barry White (Memory Bo) ».
Impossible de confondre ce groupe avec un autre tant il a sa propre identité, contrairement à une ribambelle de formations occidentales. Vous en aurez la preuve, très bientôt : le groupe sera en live à Rock en Seine, le samedi 24 août 2019.