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[ITW] Moussa : "J'aime que les choses soient comprises ou au moins ressenties"

25 Août 2018
[ITW] Moussa : "J'aime que les choses soient comprises ou au moins ressenties"

Moussa – Samedi 25 août à 20h15 à la Scène Ile-de-France

Sur sa page Instagram, il se définit comme un « chercheur d’or » – l’image est bien trouvée. Ce Français de 24 ans creuse jusqu’à trouver la pépite, ou plus précisément jusqu’à l’inventer ou la modeler à la manière d’un alchimiste. On découvre ici les toutes premières créations d’un passionné de musique qui utilise son art pour rendre hommage aux différents styles qui l’ont fasciné depuis son enfance. Il a commencé par s’intéresser à différents instruments (alto, guitare, piano…), mais tout a réellement basculé quand, à 18 ans, cet autodidacte s’est initié aux joies des logiciels de musique et de la production maison. En décembre dernier, il poste un premier morceau sur YouTube, Cabrioli, qui réconcilie le phrasé à la Gainsbourg et des sons futuristes à la Daft Punk. A suivre de très près.

Comment tu as décidé de t’entourer pour te lancer dans la musique ?

Moussa : Je fais de la musique depuis longtemps, j’ai été formé au Conservatoire où je faisais de l’alto. Je suis passé par le rock et la guitare puis quand j’ai eu un ordi, j’ai fait de l’électro. Maintenant, je fais tout en même temps sauf qu’en plus, j’écris. Conséquence de quoi, je fais tout tout seul car c’est plus pratique. L’inconvénient, c’est que je n’ai aucun recul sur mon travail. J’ai un vrai problème pour terminer les choses car je ne me rends plus compte de ce qui est bien ou pas. Il faut finir les choses vite. J’ai déjà essayer de faire du son avec les gens. Impossible, il faut que ce soit minimum mes potes. Il ne faut pas que le mec se vexe quand tu dis « c’est de la merde ». On fait du son, on est pas là pour se juger. Il faut avoir suffisamment confiance parce que les débuts de projets sont souvent ridicules.

Du coup, ce sont des potes qui ont fait ton clip ?

Moussa : Oui, c’est un collectif qui s’appelle L’Ordre et ça déchire. De toute façon, bosser autrement, je ne peux pas : il faut un lien.

Comment bosses-tu tes lyrics ?

Moussa : Je me nourris de plein de trucs : de punchlines de film, de conférences TED, de discours de politiciens, d’articles de Wikipédia. Après, je visualise des images et j’écris ce que je vois. C’est chiant car j’écris plein de trucs et au bout d’un moment, j’ai un petit couplet qui est bien et je ne sais même pas pourquoi je le kiffe. Ecrire, c’est la chose la plus dure que j’ai eu à faire. Il faut aller puiser car on apprend à se connaître. C’est difficile et ça prend du temps mais il faut faire abstraction de tous ces paramètres pour se poser et écrire.

Donc tu ne pars pas du thème pour écrire mais plutôt tu écris pour trouver ton thème…

Moussa : Au début, je me disais qu’il me fallait des thèmes pour écrire des chansons : c’est obligatoire. Mais c’est nul et c’est pour ça que j’aime le rap parce que ça ne fonctionne pas par thème mais par émotion. C’est même des palettes d’émotions par exemple un mélange d’espoir, de colère et de tristesse. Et une fois que tu es dedans, tu peux parler de n’importe quoi, du moment que tu respectes l’émotion. Ça, ça fait sens. J’aime que les choses soient comprises ou au moins ressenties. C’est pour ça que j’aime le rap ! Mais il y a trop de paramètres dans l’écriture, c’est pour ça que c’est dur d’en parler.

C’est quoi ta référence ultime ? 

Moussa : Booba ! Booba de maintenant et Booba d’avant. Il est très fort en contraste, pour dire le plus avec le moins, pour éviter le ton sur ton et faire coller tout ça à l’instru. Je ne sais pas ce qui fait sa force et lui-même, je ne sais pas si il le sait !

Propos recueillis par Sarah Koskievic