De ses débuts sur TikTok, Nieve Ella a gardé une immédiateté rafraichissante, loin des stars inaccessibles de la pop d’aujourd’hui. Cette Anglaise a accédé à la cour des grands en signant chez AWAL (quartier général de Girl In Red, Little Simz, Jungle…).
Son premier single, dévoilé l’été dernier, a laissé place début 2023 à un EP, Young & Naive, regroupant cinq morceaux indie pop qu’elle a composés, avec des textes qui reflètent ses questionnements de jeune adulte (“Je me sens grande mais je suis toujours sur la plage arrière”, chante-t-elle dans le refrain de 19 in a Week).
Elle dit s’inspirer d’artistes comme Sam Fender et Phoebe Bridgers, des références bien de son âge (20 ans) et les musiciens qui l’accompagnent sur scène comptent parmi ses meilleurs amis.
Rencontre.
Il y a quelque chose de très instinctif dans tes chansons, on a parfois le sentiment que tu écris vite.
« Tout n’est qu’une question de feeling. Tu as ta guitare entre les mains, et tu sens que tu devrais aller vers cet accord plutôt que vers un autre. Tu ne réfléchis pas tant que ça, finalement. Les choses arrivent, simplement ».
Et quand elles n’arrivent pas ? Quand ça bloque ? Quand tu n’es pas d’humeur à composer, j’imagine que cela doit arriver…
« Je ne me laisse pas tellement guider par mes émotions. Enfin… Comment dire… J’étais en studio il y a quelques jours, j’étais heureuse, en pleine forme, et j’ai commencé à écrire une chanson vraiment violente, avec des textes, disons, les mots d’une femme en colère. Mais cela ne reflétait pas du tout mon humeur du moment. Mais parfois, le moment décide à ta place ».
Quand tu dis Je dans tes chansons, tu parles réellement de toi ?
« Quand je dis Je dans mes chansons, oui, je parle bien de moi, toujours. Mais il y a nécessairement une part de poésie. C’est de la musique, je dramatise parfois un peu les choses. Volontairement. Mais il s’agit de moi, toujours. Bon, ce qu’il se passe dans mes chansons ne se passe pas toujours réellement ainsi dans la vraie vie ».
Une part de mensonge, et une part d’honnêteté.
« Il m’arrive de commencer à composer une chanson et de me retrouver piégée par mes influences, c’est-à-dire que j’écris, mais je réalise que cela ressemble beaucoup trop à quelque chose qui existe déjà. Dans ce cas, je continue, j’avance. Une bonne chanson est une bonne chanson, dis ce que tu as besoin de dire, ce sera toujours à toi ».
Propos recueillis par Nico Prat
Photos : Louis Comar