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Nova Twins : « On aimerait voir plus de femmes en tête d'affiche des festivals »

04 Sep 2023
Nova Twins : « On aimerait voir plus de femmes en tête d'affiche des festivals »

Who Are the Girls?, demandait le titre de leur premier album en 2020. Elles ne sont pas jumelles et elles ne viennent pas d’une étoile supernova (nom de leur deuxième album en 2022), mais les Nova Twins ont quand même l’air de débarquer d’une autre planète.

Aussi explosives dans leurs looks que dans leur musique, ces deux amies londoniennes ont fait une entrée fracassante dans la galaxie du rock en 2016 avec un premier EP éponyme dévastateur. La chanteuse et guitariste Amy Love rivalisait de puissance avec la bassiste Georgia South sur des morceaux façon bombes à retardement.

Depuis, elles ont assuré des premières parties pour Skunk Anansie, Wolf Alice, Little Simz, ou encore Enter Shikari, en prouvant que leur énergie en studio se répercutait parfaitement en live, à mi-chemin entre punk rageur et grime indomptable.

À la fin du concert ici, vous êtes allées à la rencontre du public. Vous faites toujours ça ?

Amy : Si la scène le permet comme aujourd’hui, oui. Ici, elle comporte différents niveaux et la partie inférieure permet ça. On trouve ça fun d’aller au contact du public donc, quand c’est possible, oui on le fait.

Même avec la basse, ce n’est pas trop difficile ?

Georgia : Parfois oui, mais non pas là. J’aime bien ça.

Sur scène, vous mettez le feu. Vous êtes aussi comme ça dans la vie ou plus timides ?

Georgia : J’ai l’impression que c’est une partie de nous qui s’exprime sur scène, par exemple, nous en soirée, on peut mettre le feu. Mais on est plus chill dans la vie.

Amy : On est plutôt calme. On aime les chats. On aimerait en avoir avec nous, mais on n’est jamais chez nous. Globalement, on a envie de choses simples, d’être des filles simples.

Georgia : On est un peu les deux : du feu et de l’eau.

Votre musique est un mélange incroyable entre Rage Against the Machine, les TLC et quelque chose de plus festif. Je me trompe sur ce mélange ?

Georgia : Je pense que ce sont de très bonnes références. Certains parlent de Missy Elliott. Pour Rage, ils ont cette énergie qu’on aime, et forcément cette rage. Parfois on nous parle aussi de Prodigy en festival.

Amy : Nous aimons beaucoup de musiques différentes. Nous aimons de tout. Enfin pas tout, mais nous en aimons beaucoup, dans tous les genres.

Et votre son me fait penser à un volcan grondant. Cette énergie est centrale dans votre façon de créer des chansons ?

Georgia : Lorsqu’on écrit des chansons, on le fait depuis nos chambres, dans un cadre calme. L’énergie en fait partie mais elle n’est pas centrale.

Amy : On travaille d’abord au feeling, à ce qui se passe en premier en nous. Et au milieu du processus, parfois plus tard, on commence à réfléchir à la façon dont l’énergie circule. Mais je pense que cela doit être naturel, car tout ce qui en sort ressemble à une progression logique.

Georgia : On pense vraiment à tout, au moindre détail. Aux habits, au clip, etc… C’est un processus global.

Amy : C’était avec notre chanson Taxi. On était en train de l’écrire, on parlait déjà du clip vidéo, de ce qu’on pourrait faire dedans. Et on a incorporé des éléments du clip dans la chanson.

La place des femmes est de plus en plus importantes dans les festivals. Selon vous, que reste-t-il à améliorer sur ce point ?

Amy : On aimerait voir plus de femmes en tête d’affiche des festivals. Billie Eilish était là mercredi [le premier soir de Rock en Seine, ndlr.] et c’était incroyable ! Dans l’ensemble, il y a plus de diversité, plus de femmes dans la musique heavy.  Mais bon, on a souvent des gens de la vieille école qui se chargent des programmations. On aimerait avoir de la musique plus « fraiche ».

Georgia : Et des visages plus variés.

Amy : Ce sont toujours les mêmes vieux groupes. Certains d’entre eux sont géniaux, mais il y a autre chose. Tout finit par mourir. Alors, quelle est la prochaine étape quand ils ne seront plus là, qui pour les remplacer en tête d’affiche ?

Propos recueillis par Alexandre Mathis

Crédit photos : Olivier Hoffschir