Comment dissimuler les cernes après avoir fait la fête jusqu’au petit matin ? Les quatre membres de Premier Métro ont une astuce imparable : ils appliquent généreusement des paillettes sous leurs yeux.
C’est ainsi qu’on les retrouve dans les clips de La Nuit et Pour quelques secondes, dévoilés en 2022, après Train fantôme et Jusqu’à la mer. Le groupe interprète ses morceaux inauguraux avec conviction – un mariage entre les Eighties et aujourd’hui qui peut rappeler The Weeknd ou Flavien Berger. Ses premières compositions datent donc d’il y a un an à peine, cristallisant diverses fascinations pour les boîtes à rythmes, les synthés rétro, la langue française, l’immédiateté de la pop et les mirages de l’electro. On assiste ici à l’éclosion d’un quatuor parisien qui ne va pas s’arrêter là.
Rencontre.
« On est sur un petit nuage, sortie de scène il y a dix minutes, et c’était fou. On a bossé dur pour faire quelque chose de bien ».
Vos années 80, c’est quoi ?
« The Cure, nous sommes tous fans, mais aussi Etienne Daho et Mylène Farmer. Mais on ne veut pas être un groupe revival, on fait les choses à notre sauce ».
La nostalgie, elle est présente ?
« On a une énergie solaire en live, mais quand on va composer, on sera nostalgique, mélancolique même ».
Vous composez énormément ?
« On a écrit une trentaine de textes cet été, pour en faire dix en studio, et cela ne donne que trois bonnes chansons, qu’on vient de jouer d’ailleurs. Ce qui nous permet de faire le tri, c’est de dénuder les chansons, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une guitare et une voix. Si ça fonctionne toujours, pour nous, c’est une bonne chanson. Cela donne une chanson universelle. Et la production ne pourra que magnifier cela ».
Vous jetez beaucoup ?
« On jette selon nos goûts, tout simplement. Si on est contents, nous quatre, on fait écouter aux copains, aux copines, à notre manager. Mais le seul jugement définitif vient de nous ».
Y compris quand c’est fini ?
« C’est toujours un deuil de terminer une création, que ce soit une chanson ou un film, car ça ne nous appartient plus.Il faut accepter que nos chansons vivent sans nous. Sans regret, pas vraiment. Il faut dire qu’on compose beaucoup, cela aide à avancer. Une chanson, c’est comme un tatouage, dix ans après tu aimes peut-être moins le motif, mais c’est le symbole d’un moment, un souvenir ».
Propos recueillis par Nico Prat
Photo : Victor Picon