Plus qu’un simple duo, bien davantage que la sensation électronique de l’année.
D’un côté, Rebeka Warrior, moitié de Sexy Sushi et de Mansfield.TYA (sous son vrai nom, Julia Lanoë). De l’autre, le DJ Vitalic, né il y a quarante-deux ans à Dijon, qui a déjà sorti quatre albums en solo. Réunies sous le nom de Kompromat, ces deux fortes têtes de l’electro hexagonale se surpassent pour créer un nouvel album, Traum Und Existenz (rêve et existence).
Leur page Facebook donne une auto-description intrigante : « Kompromat est un nouveau projet electro/indus inspiré par la vieille techno berlinoise. […] Punk, rock, sombre et doux, Kompromat est comme un cri de guerre et un appel à la prière. Il donne envie de lever les bras en l’air et de danser en pleurant ». Oui, mais encore ?
Tout le monde, depuis la sortie de cet album, a tenté de percer le mystère. Car oui, il existe un mystère Kompromat. Un secret à percer, un univers à comprendre. Il y a, d’une part, ce nom : un nom russe qui signifie grosso modo « dossier compromettant ». Et puis il y a ces textes, en allemand, alors que tous deux sont français. Et il y a, évidemment, ce son, décrit par Le Point comme « nouveau, mystérieux, étrange, envoûtant. Leur musique est très visuelle. Elle peut nous plonger dans le labyrinthe ou l’hôtel de Shining, la moiteur sensuelle de La Vie d’Adèle ou encore les néons blafards du Subway de Luc Besson ».
Mais avant ce son, il y eut la rencontre. Autour d’une envie pour le moins particulière : une nouvelle version du tube Murder On The Dance Floor de Sophie Ellis-Bextor. Une sucrerie pop, addictive et sucrée, qui entre les mains de Vitalix, devient Le Meurtre sur le Dance Floor. Il lui faut alors une voix d’une rare violence, une personnalité dingue, qui pourrait incarner cette reprise, ou plutôt cette réinvention. Ce sera donc Rebaka, ou Julia.
Au micro de RFI, le duo se confie : « J’ai adoré cette période electroclash initiée par les Daft Punk, qui a mis du rock dans l’électro. Cela a amené un peu de glamour et de paillettes. » Et c’est bien de cela dont il s’agit ici : de glamour et paillettes, de charme et séduction. Kompromat n’a pas besoin d’être sexy, de se dévoiler, d’en dire trop : la musique, mystérieuse, attire, fascine, drogue presque. On se trouve quelque part entre la musique industrielle de Einstürzende Neubauten, la disco de Giorgio Moroder, et donc, le duo casqué lé plus célèbre du monde. Pas le pire des CV, vous en conviendrez !
Kompromat se produira à Rock en Seine le vendredi 23 août 2019, le même jour que The Cure, Johnny Marr, Jeanne Added et King Princess.