Avis aux amateurs de post-punk : ce quatuor parisien va peut-être devenir votre nouveau groupe préféré. Sans aucune nostalgie mais avec foi et brio, les quatre garçons prouvent que la cold-wave et le post-punk ne se sont pas éteints à la fin des années 1980 mais continuent d’embraser les foules et de secouer les esprits. Leurs performances possédées mettent en valeur leur musique torturée, toujours sur la brèche, entre basse ténébreuse, synthé mélancolique et chant abrasif.
Il y a déjà quelques années, leur reprise du Wicked Game de Chris Isaak en version cold wave n’était pas passée inaperçue. Depuis, ils ont largement confirmé les espoirs placés en eux avec deux EP intenses, The Others et Distance (enregistré en autarcie dans une cave de Bastille), accompagnés de clips façon uppercuts. On l’aura compris : ce Rendez-vous est immanquable.
Vous étiez déjà à Rock en Seine l’année dernière, un an plus tard, vous avez évolué sur scène ?
On a beaucoup tourné cette année et là, on voit une vraie différence. D’abord on est sur une plus grande scène mais aussi, les gens chantent les paroles, ça nous donne envie de donner encore plus. On bosse sur un nouvel album…
Votre EP était déjà très dense…
Avec un album, on se permet de s’ouvrir à des pistes plus larges, de fouiller nos envies profondes. On essaie vraiment d’évoluer dans notre musique tout en gardant notre patte propre et reconnaissable. D’ailleurs, on a joué un nouveau morceau sur scène et le public a très bien réagi.
Beaucoup de choses ont été écrites, cette année, à votre propos, notamment que vous étiez la relève du post-punk.
On espère amener quelque chose de nouveau au rock mais c’est pas le but dans le sens où on ne fait pas de la musique pour ça. Ça rentre pas dans notre réflexion, on préfère se pencher sur quelques péchés mignons musicaux et les distiller dans notre album. On s’inspire de choses qu’on aime beaucoup et on essaie d’en faire quelque chose de nouveau. On est pas dans une logique de redit ou un fantasme, on veut mettre notre touch.
On peut espérer quoi du nouvel album ?
On fait de la musique qu’on a envie d’écouter, plus personnel et on a pas l’impression que ça existe déjà dans le paysage musical français. On a pu faire des trucs qu’on aimait moins mais là, ça nous correspond vraiment. On a l’impression d’avoir franchi une étape de maturité, avec une vraie osmose. Ce projet a bien plus d’envergure, plus d’énergie.
Propos recueillis par Sarah Koskievic