Zaho de Sagazan a été désignée lauréate de cette édition du Prix Chorus. Laissez nous donc faire les présentations.
Pour elle, tout a commencé il y a quelques mois. Nous sommes en septembre 2021, et la jeune Nazairienne, qui vit à Nantes, déjà diablement talentueuse, n’a pas encore le moindre concert dans les pattes. Et pourtant… Pourtant, elle est un beau jour contactée par Mansfield Tya. Julia Lanoë et Carla Pallone lui proposent rien de moins que leur première partie, au Trianon, quelques semaines plus tard. Un baptême du feu.
Quelques semaines plus tard, c’est à l’Olympia qu’on la retrouve, en ouverture du concert d’Hervé. Et jeudi soir, elle s’est produite face au public et au jury composé de professionnels du monde de la musique hier à La Seine Musicale, à Boulogne-Billancourt. Où elle fut désignée lauréate de cette édition du Prix Chorus, créé par le Département des Hauts-de-Seine et doté de 10 000 € en aide professionnelle.
Zaho de Sagazan a été récompensée selon des critères techniques et artistiques : originalité du répertoire et des arrangements, sens de la composition, qualité technique, qualité des textes, opportunité du prix dans la carrière de l’artiste… Gwen Kerboul (Rock en Seine), membre du jury, va plus loin encore : “son rapport au corps d’abord, expressionniste, lui confère une présence sans commune mesure et plutôt atypique. Et puis il y a ses textes aussi, en français, qui fonctionnent de manière dissonante mais puissante, avec la musique, presque techno. On en redemande et comme elle n’a que 22 ans, on va la suivre de près”.
“Dansez”, nous dit-elle !, “comme si vous étiez seul et que personne ne vous regardait”. Côtoyant la folie de Catherine Ringer ou Brigitte Fontaine vient toujours le moment où elle retourne s’asseoir les yeux fermés à son piano, fidèle allié de ses créations. Zaho de Sagazan ne s’embarrasse d’aucune étiquette, maniant pop et cold wave, electro et techno, comme une seule matière meuble, même si dans les pages de Ouest France, elle déclare : “la chanson française c’est une évidence. Je compose toujours piano voix. Elle doit être suffisante pour exister”. Zaho de Sagazan existe, et pour longtemps.