Le printemps 2017 fait éclore un projet qu’on n’osait plus espérer : le quatrième album de Slowdive, qui n’avait rien sorti depuis 1995.
Devenu culte pour toute une génération, le groupe s’est formé à Reading en 1989 sous l’impulsion de deux amis d’enfance, Neil Halstead et Rachel Goswell.
Figures de proue du shoegazing anglais, ils s’ouvrent à la dream pop et à l’ambient en collaborant avec Brian Eno. Mais leurs expérimentations se font submerger par la vague Britpop et ils baissent les bras en 1995 après la sortie de Pygmalion, chef d’œuvre sous-estimé. Après des projets parallèles (notamment Mojave 3), Slowdive se reforme en 2014 pour une poignée de concerts.
Touchés par la ferveur du public et inspirés par ces retrouvailles, ils se mettent à travailler sur de nouveaux morceaux : le résultat prouve que cette longue attente en valait la peine.
Pendant Rock en Seine, les fans de la premiere heure de Slowdive ont repondu present.
On adore Paris, on est revenus quelques fois depuis la réformation du groupe. En 2014, quand on a fait Primavera à Barcelone, on a eu les jetons, on a vraiment eu peur que notre fanbase n’existe plus. En réalité, la pression est différente. Avant, on voulait vraiment bien jouer ce qu’on avait enregistré sur disque. Aujourd’hui, on essaie surtout de se souvenir de nos nouveaux titres ! Et puis, maintenant, tout est tellement moderne sur scène. On voulait vraiment être prêts pour nos fans. Même avec le temps, on a toujours la pression.
Quelle était l’attente des fans ?
Les fans veulent entendre les chansons anciennes mais nous on veut jouer les nouvelles. Alors, sur scène, on essaie de mélanger sans que ce soit trop le bordel.
L’écriture change, quand on vieillit ?
On est pas des vénères, on n’est pas dans la revendication et notre manière de travailler un morceau est toujours la même. On a jamais voulu verser dans le politique, par exemple, et le fait d’être plus matures n’a pas changé nos envie d’écriture. Si vous voulez entendre parler de Trump ou du Brexit, allumez la télé et regardez les infos. Nick écrit des chansons très personnelles et nous leur donnons vie.
Maintenant, vous avez des enfants. Ils viennent vous voir en concert ?
Déjà, il faut comprendre qu’on a passé l’âge de vivre dans les tour-bus. Dès que l’on peut, on rentre à la maison voir nos familles. Ils sont encore un peu jeunes donc ça leur fout la honte de voir papa sur scène. On espère qu’à l’adolescence, ils seront plus fiers. On est vraiment dans la transmission avec eux, on veut leur faire découvrir plein de trucs, on leur met la radio, on les fait écouter du Pink Floyd.
Propos recueillis par Sarah Koskievic