Jeune trio mixte venu du Yorkshire, The Orielles nous parlent d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître – ou peut-être que si, grâce à Internet et à la discothèque de leurs parents.
Leur premier album, Silver Dollar Moment, rend hommage à une certaine pop britannique des Eighties (The Pastels, Orange Juice, la scène C86…), tout en faisant des incursions vers le rock garage ou psychédélique made in California. Composé de deux sœurs (dont le père était lui-même musicien : tout s’explique) et de leur meilleur ami, ce groupe passionné de cinéma fait ouvertement référence à Lynch, Tarantino et même à l’acteur Paul Rudd. Leurs chansons expriment une candeur touchante, mêlée à une énergie ébouriffante qu’ils transmettent à leur public pendant leurs concerts.
Quelques heures avant leur concert à Rock en Seine, nous avons pu les rencontrer.
Votre premier album à peine sorti, il paraît que vous réfléchissez déjà à la suite ?
The Orielles : “Notre premier album est sorti, et les retours ont été fous, donc a tout de suite voulu en enregistrer un autre. On est en train de composer en ce moment, de réfléchir à ce qu’on veut raconter. Mais il y a la tournée, les concerts… Les festivals. Celui-ci est magnifique d’ailleurs ! Bref, la tournée est folle. On essaye juste de ne pas se marcher dessus et devenir dingue, ce qui est parfois plus facile à dire qu’à faire. Tu sais, on n’a jamais rêvé de partir en tournée, on voulait juste faire de la musique. C’est très naïf”.
Pareil pour les chansons ?
The Orielles : “On écrit les chansons que nous voudrions écouter, ce n’est pas plus compliqué que cela. On compose, puis on entre en studio. Mais en général, la chanson que l’on compose n’a strictement rien à voir avec la chanson que nous enregistrons”.
C’est important de maintenir cette naïveté ?
The Orielles : “Oui. On est sur la route depuis huit heures ce matin. La route, c’est atrocement difficile, tu passes la journée à attendre un concert qui ne dure que 45 minutes. Il est donc très important de bien s’entourer, et de trouver comment s’occuper sans devenir dingue. Tu te retrouves à poser des questions improbables, que tu n’aurais jamais posé à qui que ce soit, juste parce que tu as trop de temps pour réfléchir”.
Vous êtes jeunes. C’est une force ?
The Orielles : “Les adultes, parfois, essayent de prendre le contrôle de la destinée du groupe, nous imposant par exemple des concerts que nous ne voulons pas faire. Mais de façon générale, on arrive sans trop de souci à s’imposer. Nous sommes jeunes, oui, et cela, au début, jouait contre nous : on ne nous prenait tout simplement pas au sérieux. Là, j’ai l’impression que les choses changent”.
Propos recueillis par Nico Prat