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The Shoes : "On est dans le partage"

29 Août 2017
The Shoes : "On est dans le partage"

 

 

Quelques minutes a peine avant ce grand show, Le Mag de Rock en Seine eut la chance de partager un moment avec Guillaume, moitie du duo, pour parler Inrocks, evidemment, mais aussi Tubes.

 

Guillaume : « On est tout de suite tombé d’accord sur les titres à utiliser. Tous les choix étaient des évidences. La question c’était : est-ce que c’est Inrocks ou pas ? Comment on définit cet ADN ? On pense aux Chemical, à Blur, aux Smiths… Il y a des évidences ».

Et en même temps, vous devez donc vous limiter, et vous adapter à une autre identité : celle des Inrocks.

« Oui mais c’est un exercice de style, et on adore ça. On prend cela comme un jeu. Ce qui était intéressant, c’était de faire cohabiter ces 70 morceaux en 50 minutes. On voulait être généreux, faire danser les gens. Ne mettre que des tubes ».

Faire danser les filles.

« On termine le festival, on joue en dernier, le dimanche soir. On ne va pas remixer un obscur titre d’Aphex Twin. On a voulu faire une boum d’anniversaire pour les 30 ans du magazine. Et puis je suis DJ, musicien, et ce que j’aime, en soirée, c’est entendre les morceaux que j’aime ».

 

 

Vous avez eu un immense tube avec Time To Dance. On se sent bloqué après ? On sent une pression supplémentaire ?

« Non. C’est juste une chance. Je reçois beaucoup de vidéos de gens qui dansent dessus à leur mariage. Je ne vais pas rentrer dans la peau, la pose même, d’un mec qui dit que ça le gonfle d’avoir un tube. Je vais te raconter une anecdote : quand j’étais ado, j’avais 15 ans, j’étais un grand fan de Radiohead, du premier album, Pablo Honey, avec Creep dessus. Je suis parti sans l’autorisation de mes parents dans un festival en Hollande, et j’ai passé la journée au premier rang. Je n’attendais que Creep. Ils commencent à jouer le titre, et au bout de quelques secondes, ils arrêtent en disant « j’en ai marre de cette chanson de merde ». J’étais furieux. Je déteste cette posture. Nous, Time To Dance, on le joue en dernier, et il n’y a aucune honte à avoir. Et en vrai, quand on joue en festival, que les gens ne te connaissent pas, tu es bien content de décocher ton tube à la fin. Et puis je l’aime bien cette chanson. Nous, on est très productifs, on compose énormément. Si je n’aimais pas cette chanson, je ne la jouerais pas, tout simplement ».

 

 

Vous êtes control freak ?

« On est tout le contraire, on est let it go, et pour le moment, ça nous a plutôt réussi. Je bosse avec beaucoup d’artistes qui le sont, et ça leur réussit plutôt bien aussi. Pas de règle. Regarde nos clips, je ne pense pas m’avancer en disant qu’ils ne sont pas dégueulasses, et bien sache que nous n’avons jamais rien imposé aux réalisateurs, on ne lisait aucun synopsis, et parfois, on a même reçu un clip que nous n’aimions pas spécialement à la première vision. Pareil pour le mix de nos albums. En général, on fait faire ça en Angleterre, et on ne donne aucune indication. On écoute ce qu’on reçoit, et si ça ne nous plaît pas, on essaye de comprendre ce qu’a voulu faire la personne, et en général après, on comprend et on aime. On est dans le partage. On ne bosse pas avec des gens qu’on respecte pour leur dicter quoi que ce soit ».

Propos recueillis par Nico Prat