Il fut l’une des révélations de l’édition 2016 du festival Rock en Seine et il est en concert ce soir à Paris (et c’est complet). Rencontre avec Tim Dup, futur grand parolier et mélodiste de nos angoisses du quotidien. Un petit bonhomme romantique, touchant, malin. Doué.
« La musique a toujours été dans ma vie, depuis tout petit. Tout le monde écoutait de tout à la maison, et à chaque fois des trucs différents. C’est ce qui fait que j’aime tous les styles aujourd’hui. Jeune, j’ai fait du piano, du chant. Je ne sais pas si j’ai eu un groupe fondateur, majeur, mais je sais que je n’ai jamais pu concevoir ma vie sans la musique. Que j’en vive ou non, la musique doit être présente. Je veux juste jouer, devant des gens, mais aussi avec des potes, dans des bars, comme quand tu débutes. La musique, c’est égoïste, on fait ça pour soi, mais également altruiste, on partage. J’aime cette idée ».
« Je ne suis pas mal à l’aise avec l’attention qu’on me porte, car à la fois je l’attendais, j’en avais envie depuis mal de temps, mais je trouve ça également complètement surréaliste. Je veux dire : je joue à Rock en Seine, je ne suis pas n’importe où. J’essaye juste de prendre du plaisir, et j’ai à coeur d’y aller doucement, sans me presser, de continuer mes études. Tant que je suis heureux, je ne compte pas changer quoi que ce soit ».
« J’écris de manière très spontanée, des notes sur mon portable, ou un carnet. J’aime ce côté brut, urgent. Et en même temps, j’aime pouvoir composer des textes plus réfléchis, pouvoir poser chaque mot. Je veux juste que la chanson reflète l’état dans lequel je suis. J’aime bien ce que je fais. L’EP que je viens de sortir, il fallait que je l’aime de bout en bout, que j’en sois fier, qu’il m’anime, et que dans dix ans, quoi qu’il arrive, je pense toujours qu’il est bien. Même s’il ne me ressemble plus, que j’évolue, que je grandis, je veux rester ému par ce disque ».
« J’essaye d’être sincère avec moi-même dans mes textes, et je pense que c’est cette sincérité qui plait aux gens. Je ne vais donc pas tricher, mais en revanche, j’aimerais me mettre dans la peau d’un autre, écrire pour d’autres artistes. C’est ce qui est cool quand on a un éditeur, on peut essayer des choses. Par exemple on m’a demandé d’imaginer des textes pour Julien Clerc. Bon, il ne les prendra peut-être jamais, mais c’était cool. Je ne veux surtout pas être snob, je pourrais écrire pour quelqu’un dont je suis fan comme un mec dont la musique ne me parle pas ».
« Pas de plan de carrière, ce n’est pas ma conception de la vie. Mais oui, quand tu signes un contrat, tu t’engages à sortir un album. Mais le sortir est moins important que de l’assumer. Si ça ne te parle pas aujourd’hui, ça ne te parlera jamais. Je jette beaucoup de choses pour cette raison. Durant l’année, quand j’ai mes cours, je jette beaucoup de choses. Mais cet été, j’ai écrit une dizaine de notes sur mon portable, j’en garderai peut-être deux, ou zéro ».
« Je suis assez mélancolique mais très heureux, ce n’est pas contradictoire. Souvent, je suis très dynamique et je vais écrire un texte noire, et inversement. J’aime cultiver ce paradoxe ».
Propos recueillis par Nico Prat