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Trentemøller, interview de légende

26 Août 2022
Trentemøller, interview de légende

La moitié d’une année s’est écoulée depuis la sortie du sixième album du DJ danois Trentemøller, Memoria. Et comme son nom l’indique, impossible de la sortir de notre esprit. L’ancien de l’électro signe un album intimiste, hyper abouti qui nous donne envie de connaître tous ses secrets d’alcôve. Parce qu’être une légende dans autant de genres depuis plus de vingt ans, ça ne s’invente pas !

Tu te considères comme une légende ?

Pas du tout ! C’est effrayant, parce que je n’arrive pas à croire que j’ai commencé ma carrière il y a vingt ans. En réalité, j’ai commencé à jouer à six ans et j’ai fait beaucoup de morceaux durant l’adolescence dont les morceaux ne sont jamais sortis. J’ai aussi sorti un album qui n’a pas marché avec un groupe mais c’était terriblement mauvais ! Je me sens hyper chanceux de faire la musique que j’aime et d’en avoir la liberté.

Cette liberté tu l’as prise ?

C’était naturel, ce n’est pas un truc que j’ai calculé. J’ai toujours fait la musique qui me convenait à un moment précis de ma vie. Si je me forçais à faire un type de musique en particulier, je préférerais ne pas le faire… ou bosser dans une crèche ! Il faut que je m’éclate, quoi. Je ne réponds pas aux attentes du public, surtout au début quand j’apposais une batterie ou une guitare.

Cette liberté, elle te permet aussi de voguer entre les styles.

Avant, tu devais te cantonner à un style et tu pouvais pas aimer le rap ET la musique classique. C’est fini, ce temps ! Et puis, c’est super parce qu’avec les playlists de Spotify, les jeunes peuvent découvrir ma musique.

On peut parler des remix que tu as fait ?

J’en fait plus que trois ou quatre par an parce qu’en fait, ça me prenait plus de temps que ma propre musique. C’était marrant et ça m’a ouvert de très nombreuses portes mais j’en avais marre de bosser sur la musique des autres plutôt que sur la mienne. Maintenant, quand je fais des remix, c’est plus pour mes potes qu’autre chose !

D’ailleurs, en live, tu joues des remix ?

Non, je joue que mes propres chansons mais à chaque fois que je suis sur scène je remixe un peu mes propres sons. Par exemple, tout le monde adore Miss You mais j’essaie de la modifier à chaque passage sur scène.

Tu vas bientôt avoir 50 ans, tu viens d’avoir un petit garçon, musicalement, ça change quoi pour toi ?

Je suis exactement à la bonne place dans ma musique. Chaque album est un instantané d’un moment de ma vie. Avec la naissance de mon fils, j’ai l’impression que ma musique est plus aérienne, en tout cas, je suis apaisé. Maintenant, je suis responsable d’un autre humain. Pendant longtemps, j’étais libre de faire ce que je voulais…

D’ailleurs, comment tu parles de musique avec ton fils ?

Il voulait venir avec moi dans le tour bus, ça m’a crevé le coeur ! J’espère qu’il adorera faire et écouter de la musique tout comme moi, taper sur des casseroles et des claviers. Mais il sera libre de ses choix, s’il veut être footballeur, ça me va aussi !

Propos recueillis par Sarah Koskievic

Crédit photo : Victor Picon