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Le mag'

Whisper : "c’est YouTube qui m’a éduqué musicalement"

01 Juil 2025
Whisper : "c’est YouTube qui m’a éduqué musicalement"

L’hiver dernier, Whisper a sorti son premier EP, Après le chaos, qui donne un bon aperçu de son indie-rock feutré et introspectif. Elle a ensuite annoncé cette année sa première tournée, suite logique dans une carrière en pleine construction.

Le nom de cette autodidacte vous est peut-être familier si vous avez entendu ses compositions sur l’album L’amour que Disiz a sorti il y a trois ans, ou si vous l’avez vue en tant que guitariste lors des concerts du rappeur, qui l’a aussi signée sur son propre label. Mais Whisper ne reste pas dans l’ombre de ce mentor. Dotée d’une douce mélancolie qui lui va à merveille, cette jeune musicienne qui a grandi dans les Ardennes franchit pas à pas les étapes de son parcours solo, qui a débuté il y a une dizaine d’années quand elle postait sur YouTube ses premiers morceaux.

Rencontre.

“Je me souviens très bien de ma première chanson, c’était juste après avoir eu ma première guitare, donc quand j’avais quatorze ans. Le lendemain, j’avais déjà commencé à composer. C’était simple, quatre accords pas plus. Mais elle était longue, intime. Au début, pour mes premières compositions, j’avais un carnet et j’écrivais tout à la main. Je ne sais pas pourquoi, je me refusais à procéder autrement, je ne voulais rien écrire sur un ordinateur ou sur mon iPhone. C’était ma petite lubie. Puis, quand c’est devenu plus pro, j’ai commencé à enregistrer des notes sur mon téléphone”. 

Tu avais déjà des envies de carrière ? 

“C’était certes naïf comme début mais j’avais tout de même déjà envie d’en faire mon métier. Mais je ne viens pas d’une grande ville, je viens d’un petit lieu dans les Ardennes, il n’y a aucun accès à ce milieu, à la scène musicale. Il y a une SMAC dans la ville voisine. Donc pour moi, il fallait aller à Paris, la capitale, et à quatorze ans, ça peut donner le tournis. Mais j’en avais envie’. 

Tu viens d’une famille mélomane ? 

“Même pas. Ma soeur faisait quand même du piano, donc peut-être que ça a infusé. Mais moi je fais de la guitare (rires). Non, en fait, c’est YouTube qui m’a éduqué musicalement. J’ai fait des découvertes grâce à l’algorithme”. 

Tu écris facilement ? 

“L’inspiration, quand elle n’est pas là, tu ne peux pas aller la chercher. Cependant, tu peux aussi l’appeler. Elle arrivera plus vite si tu vis des choses plutôt que si tu attends chez toi qu’elle sonne à ta porte. Quand je commence à composer, si je ne ressens rien, je rejette tout en bloc. Je n’avance pas, je ne force pas, je jette, directement, et je passe à autre chose. Mais je pense que c’est un processus sain. Si je n’ai pas le feeling, je ne vois pas l’intérêt”. 

Tu as pas mal de concerts qui t’attendent cet été. 

“Rock en Seine évidemment, quelques dates ici et là, j’ai une petite tournée donc je suis ravie. Et vivre cette expérience à fond, surtout. C’est le projet. Un bon concert, c’est avant tout un concert que j’apprécie, honnêtement. Bon, évidemment, je veux que le public aime aussi, mais je ne peux pas me mettre à la place des gens, dans leurs têtes. C’est un jeu de miroir. Si je kiffe sur scène, les gens dans la foule seront plus enclins à aimer. De plus, on apprécie tous les concerts à notre manière. Tu n’as pas besoin de hurler pour passer un bon moment. Donc un public qui ne communique pas énormément, peut être un super public”. 

Propos recueillis par Nico Prat.

Whisper en concert à Rock en Seine le vendredi 22 août 2025.