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Tame Impala : un groupe entre innovations et mutations

27 Oct 2021
Tame Impala : un groupe entre innovations et mutations

Tout débute en 2007. Cette année-là naît Tame Impala, projet de Kevin Parker, tête pensante qui offrira à son groupe mille vies et ambitions musicales différentes. Rockeurs psychédéliques à leurs débuts, aujourd’hui de glorieux artisans d’une pop volontiers électronique, taillée pour les foules en transe. Récit d’une évolution perpétuelle. 

Au commencement était un tout autre projet, Dee Dee Dums, qui mêlait des influences blues, jazz et rock psychédélique. Parker est déjà là, à la guitare, et Luke Epstein est à la batterie. Ils remportent la deuxième place au AmpFest de 2005, et terminent troisième la même année au cours de la finale nationale de The Next Big Thing. Pas suffisant cependant pour leur ouvrir les grandes portes, leur offrir satisfaction. Le groupe décide de prendre un nouveau départ, et un nouveau nom, Tame Impala.

De l’époque des Dee Dee Dums, subsistent encore quelques enregistrements. 

Tame Impala donc. Une formation plus classique, rock. Ils tirent leur nom de l’impala, une antilope de petite taille. L’ambition est immense. D’ailleurs, bien des années plus tard, dans les pages du magazine Tsugi, Kevin Parker revendique vouloir en permanence se démarquer des étiquettes : “Pour moi, un track comme “Alter Ego” est un track électronique. En tout cas dans mon esprit tordu. Quand il est sorti, je me suis dit que ça allait être le moment où tout le monde allait réaliser que ce n’est pas du rock psyché des années 60 mais du pur Chemical Brothers. De la même manière que je voyais Lonerism comme du Britney Spears, la plus vernie des musiques pop. Quand je l’écoute aujourd’hui, je n’entends qu’un gros bordel. C’est drôle cette perception que j’ai, celle de l’artiste sur son propre travail, tellement erronée. Mais magnifiquement erronée. Et c’est comme ça que ça doit être”. 

Le premier EP de Tame Impala sort en 2008, ils font les premières parties de You Am I, The Black Keys, Yeasayer, MGMT et Arctic Monkeys

Le premier album du groupe, Innerspeaker, sort en 2010. Le batteur français Julien Barbagallo rejoint le groupe en 2012. Puis, la même année, débarque Lonerism, sublime enchevêtrement de mélodies pop et d’arrangements psychédéliques, avec l’utilisation de synthétiseurs analogiques et d’effets stéréo. L’album de la consécration, comme on dit communément. Trois singles sont extraits de l’album : « Elephant », « Feels Like We Only Go Backwards » et « Mind Mischief« . Le deuxième, sans aucun doute l’une des plus belles compositions pop de ces vingt dernières années, séduit les masses. 

Dès lors, Tame Impala n’est déjà plus le groupe blues de ses débuts. D’ailleurs, nul ne le sait encore, mais une nouvelle évolution s’apprête à avoir lieux. Kevin Parker, toujours dans les pages de Tsugi : “Je suis infiniment curieux de tous les genres musicaux qui existent. Quand j’écoute un morceau et que je ne comprends pas comment il ou elle l’a fait, ça me met en rogne. Il faut que je sache. Il faut que j’essaie. Sur cet album, j’ai voulu être audacieux, ne pas me retenir de faire quelque chose que je voudrais faire comme caler un passage d’acid house dans une chanson, mais à ma façon”.

L’album dont il parle, c’est The Slow Rush, paru en 2020. Mais ce pourrait tout aussi bien être leur troisième, Currents, sorti en 2015, et précédé des singles « Let It Happen », « ‘Cause I’m a Man« , « Eventually » et « The Less I Know the Better ». Plus dansant, plus électronique aussi, Tame Impala joue dans des salles de plus en plus grande, leur son, par conséquent, semble s’adapter. 

Kevin Parker et Tame Impala seront en concert à Rock en Seine, en 2022. L’occasion pour les spectateurs du domaine de Saint-Cloud de les retrouver sur scène, et pour Parker, aussi, un peu, de revenir aux sources. En interview pour Les Inrocks, il raconte son amour pour la capitale : “Je suis hyper content de revenir à Paris. Comme tu le sais, j’y ai vécu. J’avais un appart à cinquante mètres de là. En fait, j’ai pas mal bougé parce que je n’avais pas de visa à cette période. Difficile d’avoir un appartement dans ces conditions. Je connaissais un gars, Tom, qui me trouvait toujours un endroit où vivre. Un mec super. Je réalise que je n’avais pas depuis remis les pieds ici en hiver, je n’ai pas connu ce Paris depuis un moment. A chaque fois que je reviens, c’est durant l’été, pour les festivals. J’ai toujours en mémoire l’odeur de la ville quand il fait froid, ça m’avait manqué”.

En août 2022, il fera beau, et chaud. Mais Tame Impala sera bien de la partie. Et les places sont déjà en vente !